Le Dauphiné Libéré du 26/02/2023, article de Floriane LIONNET
Près de 300 personnes défilent à Valence contre « l’immigration jetable »
À l’appel d’un collectif d’associations, près de 300 personnes se sont réunies devant la gare de Valence ce samedi après-midi, avant de déambuler en ville. Elles dénoncent le projet de loi Darmanin, qui veut notamment renforcer les obligations de quitter le territoire français.
« Nous allons défiler en marche arrière, pour montrer que nous ne sommes pas dupes de la direction que prend la France ! » Message fort mais ambiance festive ce samedi 25 février pour la manifestation organisée à Valence contre le projet de loi sur l’immigration, dite loi Darmanin, dont l’examen par le Parlement doit débuter en mars.
Près de 300 personnes se sont réunies en début d’après-midi devant la gare avant de déambuler en centre-ville, à l’appel d’un collectif d’associations et syndicats, au premier rang desquels les Asti (associations de solidarité avec tous les immigrés) de Valence et de Romans, la Cimade, la Ligue des Droits de l’homme, Voies libres…
« Cette loi assimile tous les étrangers à des fraudeurs et des criminels »
« Cette loi assimile tous les étrangers à des fraudeurs et des criminels », estime Françoise Malgouyard, de l’Asti Valence. Dans la ligne de mire des militants : la multiplication des obligations de quitter le territoire français (OQTF), l’inscription des étrangers en situation irrégulière au fichier des personnes recherchées, la construction de 300 places en centre de rétention d’ici 2026…
Avec des phrases qui les choquent dans la bouche du ministre de l’Intérieur, qui veut « être gentil avec les gentils, méchant avec les méchants » et « rendre la vie impossible » aux étrangers sous OQTF. « Pour faire plaisir à la droite dure, il va jusqu’à remettre en cause l’AME (aide médicale de l’État) », dénonce Françoise Malgouyard.
« Il faudrait aussi que les migrants parlent français couramment, pas seulement qu’ils suivent des cours, mais il y en a pour qui c’est difficile, ça ne fait pas d’eux des mauvais citoyens », ajoute Arlette Tardy, de l’Asti Romans.
Quant au titre de séjour d’un an qui serait accordé aux migrants employés dans les métiers en tension, les militants dénoncent une « immigration jetable » : « Le jour où le patron n’en a plus besoin, la personne n’a plus de titre. »
Les associations demandent donc le retrait pur et simple de ce projet de loi.